dimanche 5 décembre 2010

Réécrivons gaillardement Terminator 3

Terminator 3 : Mission Biactol
Nous avons déjà évoqué longuement sur cet écran le cas douloureux d'une trilogie cinématographique immolée sur l'autel de la médiocrité et du merchandising (Pour les non-comprenant, voir nos billets sur Star Wars Prélogie).
Toutes n'ont pas subi les outrages d'un sagouin uniquement préoccupé par son portefeuille, loin s'en faut. On peut citer une pétachiée de triptyques sur pellicule valant leur pesant de Pop-corn pour tout Geek normalement constitué : Retour vers le futur, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, La Cage aux Folles et d'autres encore que ma mémoire vacillante et mon insondable inculture m'empêche de citer.
Certaines séries du grand écran font débat au sein de la communauté, les arguments les plus élitistes étant employés pour les encenser ou a contrario les dézinguer. Citons pour l'exemple cette discussion entre omarSAV91 et Mickeline59 sur le forum "Ado 12-15 ans" d'un célèbre site, à propos du chef d'oeuvre des frangins Wachowski :
- Waow comment ça déchire trop sa reum Matrix 3 !!!
- L O L trop pourri ton Matrix 3, vive Matrix 1 !!!
- C'est toi pourri, Matrix 3 c'est de la philo
- Pauv' cul
- Nazi.

L'exemple Matrixien n'est pas une affaire isolée, ce type de raisonnement implacable et de rhétorique redoutable s'applique également aux Alien, Indiana Jones et autres Spiderman. Édifiant, non ?

Le cas qui nous préoccupe ce soir fait lui aussi polémique, il s'agit de la saga Terminator.

Les quarantenaires qui ont assisté à la naissance de Sarah Connor et du Cyborg Autrichien ne peuvent envisager une suite au Kolossal diptyque accouché par le Docteur Cameron. Le premier film dépeint l'étreinte irrévocable du destin sur une jeune héroïne, tandis que le suivant libère l'humanité de la fatalité. On ne peut rêver plus adroit et concis, surtout lorsque le réalisateur est aussi efficace et soigneux, aussi bien dans l'écriture de son scénario que dans le choix du casting. Tels quels Terminator et Terminator 2: Judgement Day forment un tout harmonieux, malgré son joli paradoxe temporel illogique (mais on s'en fout).

La Saga Terminator est dans le cercueil

Cet équilibre délicat ne pouvait malheureusement pas durer aux yeux des producteurs, et d'un certain acteur en mal de publicité pour se faire élire gouverneur.
Ainsi en 2003 un nouveau chapitre est mis en chantier, chargé de relancer la franchise en se passant de papa James et maman Connor. Sacrilège !
Le résultat ? une suite d'entorses aux bases de l'univers de Mister Cameron, desquelles surnagent quelques idées intéressantes cachées derrière des scènes d'actions enflées et un second degré trop appuyé. L'intrigue n'est qu'une resucée de l'opus précédent : une méchante Terminatrice devant éliminer les futurs lieutenants de la résistance, face à un gentil Schwarzynator qui protège John. La nouvelle T-X dispose d'un armement dont on nous avait pourtant dit qu'il était strictement impossible qu'il voyage dans le temps. Elle possède même des pouvoirs quasi-magiques lorsqu'elle contrôle à distance des véhicules. On est carrément chez Harry Potter.
Le Gouvernator perd toute sa coolitude, balançant des "parle à ma main" sorti tout droit de la décennie précédente, et son adversaire est malmenée par un scénario bout-de-ficelle lui faisant prendre de curieuses décisions, en particulier lors de la séquence du cimetière où elle dévoile son identité alors qu'elle est certaine de trucider sa cible.
Pour essayer de se mettre les fans dans la poche, on tente aussi un caméo du docteur Silberman, le psy qui par deux fois avait croisé le chemin de Sarah Connor. Louable démarche, mais qui ne nous décroche qu'un sourire tristounet avec ses allures de running-gag poussif.

Mais l'affront ultime, l'insulte suprême faite aux fans, vient surtout du message général qui se dégage du film.
Alors que tout le récit de James Cameron démontre que l'humain peut infléchir sa destinée à force de volonté, le scénario de Rise of the Machines s'évertue à balancer de grosses louchées de fatalité irrémédiable. John Connor croise sa future femme et découvre qu'ils étaient déjà promis l'un à l'autre depuis leur enfance, et par ailleurs l'apocalypse nucléaire est irréversible quoiqu'il fasse. Bref, pourquoi se fatiguer quand tout est déjà manigancé par le tout puissant ? Ça fout le bourdon.
Ce qui est sûr pour le fan, c'est que lorsque M. Cameron sera mort il n'a pas fini de se retourner dans sa tombe d'avoir vu son oeuvre ainsi mutilée.

Les acteurs de Terminator 3 reçoivent les premières critiques du film
Non, on ne peut décemment pas apprécier ce T3. Alors on se dresse sur ses petites pattes arrières, on bombe son torse imberbe, et on pousse un cri suraiguë libérateur : gniiiiaaaaaaarrrrrrr !

 A l'instar de notre tentative bien inutile mais ô combien salvatrice de réécrire la prélogie Star Wars, et afin de chasser cet immonde souvenir de notre esprit chancelant, nous avons entrepris une opération identique pour sauver du déshonneur notre bienaimée Famille Connor et leur fidèle Terminator. Oui, mes amis, mes frères et mes sœurs (oh oh...), réécrivons gaillardement Terminator 3 : Rise of the Machines.

Fantasme de fan, assurément, puisque les chances pour que le démiurge James Cameron reprenne un jour les rênes de son épopée sont proches du néant. Toutefois la mode à Hollywood semble être au reboot, et un certain Batman n'a pas eu à s'en plaindre. Après avoir été mis au monde brillamment par M. Burton, il fut assassiné par le psychopathe Schumacher avant de renaître par la grâce du magicien Christopher Nolan. Alors pourquoi pas, dans dix ans, voir surgir un remake habile des Terminator ?

Hasta la vista, que Sainte-Linda Hamilton prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort sous le feu thermonucléaire.

Le synopsis qui suit est soumis à la sagacité du lecteur ou trice, avec les mêmes précautions que lors de notre expérience antécédente : vous allez lire un document amateur, reprenant les grandes lignes du scénario original mais sans les fadaises qui nous déplaisent. Il contient probablement quelques incohérences et interprétations hasardeuses, mais est réalisé avec autant de ferveur enthousiaste que possible.