mercredi 30 novembre 2011

Akira


(1988 - Réalisé par Katsuhiro Ohtomo) ****

Neo-Tokyo, 2019. Dans la cité ravagée 30 ans plus tôt par une bombe atomique, les gangs de motocyclistes s'affrontent. Ils se heurtent bientôt aux forces militaires, ainsi qu'à trois mystérieux enfants.

L'un des plus fameux Animé ayant dépassé le cercle des amateurs éclairés, Akira réuni toutes les obsessions Nippones sur l'état actuel et le devenir de l'Humanité, en empruntant des thèmes de toutes les cultures pour délivrer un message universel. La qualité de l'animation, la maturité des personnages, le rythme jamais pris en défaut, voila autant de raisons pour encenser le film. Si on y ajoute les séquences cultes (la poursuite en moto, les jouets monstrueux, le combat final) et une musique inoubliable, Akira trouve sa place dans le rayon chef d’œuvre.

dimanche 20 novembre 2011

The Rainbow Children (2001)

Dans notre série "Mais que faisait Prince il y a 10 ans", voici venu le temps de...




The Rainbow Children (2001)

Rainbow Children
Muse to the Pharoah
Digital Garden
The Work Pt 1
Everywhere
The Sensual Everafter
Mellow
1+1+1=3
Deconstruction
Wedding Feast
She loves me 4 me
Family Name
The Everlasting Now
Last December


Retour aux sources.
Après une douloureuse tentative de come-back bien foirée (l'album "Rave Un2 the Joy Fantastic" en 1999), il était temps pour O(+ de reprendre sa véritable identité, dans tous les sens du terme. Revoilà donc Prince, arborant à nouveau son patronyme originel, débarrassé des sons de chambre froide, qui aborde le 21e siècle avec ce qu'il sait faire de mieux : un concept-album qui nous emmène loin. 
Coté inspiration il embarque dans ses bagages les trois Rois Mages, Hendrix, Santana et Miles Davis, pour les invoquer tour à tour au fil des instrumentaux et des solos. Une harmonie Jazz imprègne tout l'album, donnant à l'ensemble une atmosphère chaleureuse qu'on avait plus entendu depuis des années dans les productions Studio de l'artiste.
The Rainbow Children forme un tout cohérent, une épopée qu'il est nécessaire d'écouter dans son intégralité, comme "Lovesexy" en son temps. La voix du narrateur, Prince en low pitch, conte à la manière d'une légende biblique la naissance d'une nouvelle nation, celles des "Rainbow Children". Les textes s'articulent autour d'une fable spirituelle, un récit homérique qui amalgame histoire personnelle et Grand Dessein du Divin.

Dès le premier titre on est immergé dans cette moiteur cool, saxophones et guitares électriques qui courent sur une composition Soft-Jazz, un charme inné où tout coule de source. On s'aperçoit que les personnages mis en scène dans les textes trouvent tous un écho dans la vie de Prince. "The Wise One", c'est lui, évidemment. Et son ex-femme, Mayte, est celle qui succombe : "As prophesied, the Wise One and his woman were tempted by the Resistor. He, knowing full well the Wise One's love 4 God, assimilated the woman first and only." Voila donc la faute originelle, une "tentation" indéfinie à laquelle Mayte n'a pu résister et qui fut la cause de son départ (divorce en 1999). 

Muse to the Pharoah offre un tempo décontracté auquel il est difficile de ne pas s'abandonner. La rythmique easy accompagne une swing mélodie, les paroles célèbrent l'avènement d'une nouvelle inspiratrice (ou impératrice ?), la future de Prince. 
Mais bientôt cet idéal est bousculé par une force négative, les Bannis sont de retour. Dans "Digital Garden", sorte d'interlude délivré comme dans une bande originale de film, rafales guitaristiques à l'appui, voila les bienheureux Wise One et sa promise cernés dans leur palais. Les Bannis saccagent le monde et répandent le mensonge, ils demandent réparation pour leur temps passé auprès du Wise One. Il est intéressant de noter que Prince fait référence aux médias, qu'il affuble des sobriquets moqueurs "whosepapers", "hellavisions" et "scagazines", comme faisant partie des Bannis diffusant la tromperie. Magnanime, le Sage les absout, les Bannis retournent à MendaCity (littéralement "La Cité de la Calomnie"). 

Vient l'heure de la reconstruction. Dans "The Work", titre Funky à souhait, notre Sage s’emploie à diffuser la bonne parole, en clair le sermon, à chacun. "This work is not an easy task, But this is the work we must do 4 Revelation 2 come 2 pass", voila donc le loup sorti du bois. Il s'agit bien d'un prêche façon Témoins de Jéhovah, auquel Prince vient justement d'adhérer par l'entremise de Larry Graham, autre célèbre musicien depuis longtemps adepte. Mais pour l'amateur de musique, le projet est sauvé par la qualité de composition et ce ton inédit qu'on n'avait pas encore entendu chez l'artiste. Un croisement accompli entre Jazz-Rock et rythmiques tendance Sud-Américaines.

La Félicité est proche, Prince chante sa joie et son amour retrouvé dans "Everywhere" et "The Sensual Everafter" ("Without God it wasn't there, Now I feel it Everywhere", "2 all his good brothers the Wise One spoke highly of his Muse"). Le premier titre, Gospelien dans l'âme, est une sorte de une ballade exaltée. Il est suivi d'un instrumental sous influence, très abouti.

Dans "Mellow" l'auteur revient au doux groove irrésistible, avec un idée beaucoup plus précise de ses intentions ("Can I sing 2 u while u bring urself 2 joy? I'll go slow at first, while u quench ur thirst, Wet circles round the toy, While u bring urself 2 joy"). On se croirait revenu au bon vieux temps lubrique de "Dirty Mind". 
Impression confirmée par le titre suivant, le génial "1+1+1=3" où l'amateur reconnaît une vieille amie, la guitare version "high pitch" du vénérable "Erotic City", Grand Classique Nelsonien. Le retour aux fondamentaux est définitivement là, nous sommes à la source du MPLS Funk, authentifiée par la voix Camillesque. C'est le retour des Bannis, qui tentent un dernier raid sur le château. Heureusement, la science Funkesque du Wise One les repousse.

La victoire est fêtée dans "Deconstruction", superbe instrumental dans la lignée de "Sensual Everafter", et "Wedding Feast", petit entracte comique célébrant le mariage du Sage et de sa Muse, devenue Reine. 
On passe sur la ballade manquée "She Loves me 4 me", nouvelle déclaration enfiévrée à sa récente conquête où Prince nous fait une poussée de parano ("This one I can tell all my secrets 2, I don't have 2 make her swear she would never tell anywho"), pour arriver devant un client sérieux. "Family Name" s'ouvre par une longue introduction où s'associent concept New Age (les Annales Akashiques, ésotérisme basé sur la philosophie Indienne) et démonstration politique rhétorique. Le narrateur dissèque le processus menant à la prise de conscience d'une minorité supposée, lorsqu'elle se découvre des similitudes avec d'autres pour devenir majoritaire. 

Par la suite le titre, sous l'apparente innocence d'une chanson Pop-Rock, dénonce les changements de patronymes imposés aux esclaves noirs et fustige les faux représentants de Dieu sur Terre ("Preacher, preacher, is it true? That Jesus wants me 2 give my money 2 the likes of u?"). Une pratique courante dans l'argumentaire des Témoins de Jéhovah, qui rejette toutes les autres religions, nouvelle preuve indiscutable que les références de l'artiste y sont piochées. Autre exemple : "Devil, devil what u know? U been here since 1914, but now u got 2 go". Selon le mouvement 1914 est la date du début de la destruction de la Terre par Satan.
Les arguments sont ambigus, Prince ne cite que des noms Juifs dans ses exemples (Rosembloom, Pearlman, Goldstruck), puis il conclut par la retransmission du fameux message de Martin Luther King, "I have a dream". Curieuse ambiance.

Moins équivoque, et tout aussi réussi sur le plan strictement musical, "The Everlasting Now" accélère le rythme pour un autre sermon pêchu, plus ouvert ("Share the truth, preach the good news, Don't let nobody bring u down"). 
L'album se conclu sur "Last december", où l'on retrouve les envolées Gospel entendues précédemment, sur des paroles synthétisant le message global du Wise One. "When the truth arrives, Will u b lost on the other side?", toujours sous ascendant des Jéhovah qui croient que 144 000 fidèles seront sauvés et monterons au Paradis, le reste de la population restant sur Terre lors du Jugement dernier. 

The Rainbow Children symbolise la résurrection de Prince, après une série d’évènements personnels douloureux (mort de son bébé en 1996, divorce en 1999). On peut faire abstraction de son message hautement religieux pour n'en garder que l'essentiel : sa musique. Cette grandiose fresque constitue le meilleur de Prince, sa renaissance artistique, et reste un des rares albums Studio de la période 1998-2008 totalement réussi.

samedi 19 novembre 2011

Avatar


(2009- Réalisé par J. Cameron) *** Edition Collector Version Longue

Dans le futur, un Marines devenu paraplégique se voit offrir une mission peu commune : remplacer son frère jumeau décédé, pour une expérience extraordinaire. Il part pour la planète Pandora où des scientifiques sont parvenus à créer des Avatars, des créatures ressemblant aux autochtones, les Na'vi, contrôlées par des humains.

Comme à son habitude le père Cameron ne tricote pas de la dentelle de calais, avec Avatar il rechausse ses sabots taille 52 (les mêmes que pour Titanic) et nous balance à la gueule son aventure entièrement constituée de money-shots. La machinerie maousse-costaud ne s’embarrasse pas du superflu. Non, ce n'est pas une étude fine du caractère humain; ce n'est pas non plus un habile thriller qui va jouer avec nos nerfs. Avatar c'est du divertissement grand spectacle à grande échelle, un pavé bigger-than-life où il est imprudent d'analyser les messages philosophico-écolo hyper-basiques, car on va alors se prendre le choux pour rien. 
Non, il faut calmement goûter à l'étalage jouissif d'une imagerie clinquante, une explosion de couleurs flashy d'un défilé de monstrosaures échappés d'une peinture hyperréaliste. Laisser se dérouler tranquillement un scénario dont on connait déjà le moindre soubresaut, et se bercer de la démarche chaloupée de Neytiri la Na'Vi, fantasme de sauvageonne bleutée si proche et pourtant si virtuel. Avatar est un voyage où la destination importe peu, inutile d'emporter ses valises.

mardi 1 novembre 2011

Monty Python - Almost the truth (The Lawyer's cut)


(TV - 2009) ****

Retour sur la carrière d'une des plus fabuleuses troupes Comique du 20e siècle, les Monty Python : Eric Idle, John Cleese, Graham Chapman, Terry Jones, Michael Palin et Terry Gilliam. Les images d'archives et les témoignages permettent de cerner les auteurs du Flying Circus et des grands films humoristiques des années 70-80.

Comme à leur habitude les Monty évitent d'être pesants lorsqu'on leur demande de ressasser leurs souvenirs. Mais les sujets qui fâchent sont quand même abordés de front : la fin de la série TV sans Cleese, les tensions lors des tournages des films, les problèmes d'alcool de Graham, etc. On regrette d'ailleurs que l'impayable hommage des Python à leur collègue décédé n'ait été inclus dans ces DVD (question de droits, évidemment). On y voit la troupe apporter l'urne funéraire de Chapman durant un plateau TV, prétexte à un des gags les plus énormes de l'Histoire Télévisuelle. Le documentaire retrace de belle manière l’œuvre Pythonesque, où comment six garçons dans le vent ont révolutionné l'Humour moderne.

vendredi 30 septembre 2011

Bienvenue à Gattaca


(Gattaca- 1997 - Réalisé par A. Niccol) ***

Dans un futur pas si lointain, les élites sont sélectionnées génétiquement avant leur naissance. Moyennant finance on peut modifier l'ADN de son futur bébé et lui garantir un Q.I. élevé, un physique avenant et un avenir sans maladies graves. Jerome Morrow est de ceux-là, jeune scientifique brillant destiné à réaliser son rêve : voyager dans l'espace. Mais il cache un terrible secret.

Une démonstration frontale contre l'eugénisme, réalisée quelques années avant que le décodage du génome humain ne devienne une réalité, ouvrant la porte aux théories développées dans le film. L’enquête policière apparaît un peu superficielle dans ce film, on aurait aimé que le réalisateur se concentre sur les implications profondes de son postulat de départ : les relations entre un enfant "programmé" et son frère "naturel", et entre un homme d'élite déchu et son double valide. On aurait voulu qu'il développe la relation qui se noue entre cette femme génétiquement parfaite et un imposteur, dans cette société où l'on fait un test ADN de son/sa fiancé(e) pour être sûr de sa bonne condition physique et intellectuelle. Gattaca soulève une montagne de questions éthiques sur le devenir de l'humanité, à nous de chercher les réponses.

samedi 24 septembre 2011

Coffret Star Wars (Intégrale 6 épisodes)


Star Wars Episode I : La Menace Fantôme, Episode II : L'attaque des Clones, Episode III : La revanche des Sith, Episode IV : Un nouvel Espoir, Episode V : L'empire contre-attaque, Episode VI : Le retour du Jedi.

(The Phantom Menace - 1999 - ** / Attack of the Clones - 2002 - ** / Revenge of the Sith  - 2005 - *** / A New Hope - 1977 - ***** / The Empire stikes back - 1980 - ***** / Return of the Jedi 1983 - *** / Réalisés par G. Lucas / I. Kershner (ep. V) / R. Marquand (ep VI))
Edition 9 Blu-ray

Star Wars Episode I : Les Jedis Qui-Gon et Obi-Wan sont chargés de négocier la fin de l'embargo qui touche la planète Naboo, à bord du vaisseau de la Fédération du Commerce. Mais leurs hôtes, sur ordre de l'inquiétant Dark Sidious, tentent de les éliminer.

Star Wars Episode II : La Sénatrice Padmé Amidala arrive à Coruscant, Capitale Galactique, pour voter contre la création de l'Armée de la République. Elle échappe de justesse à une tentative d'assassinat. Le Chancelier Palpatine décide de la mettre sous protection Jedi.

Star Wars Episode III : Les Jedis Anakin et Obi-Wan partent secourir le Chancelier Palpatine, tout juste kidnappé par le Général Grievous. La mission de rescousse les mènent dans le vaisseau amiral des Séparatistes, où ils affrontent l'infâme Conte Dooku.

Note : pour les critiques des épisodes IV, V et VI voir "Star Wars : Trilogie Originale".
Pour l'analyse des épisodes I, II et III, voir les critiques "Il faut sauver le Soldat Star Wars" épisodes 1, 2 et 3.

mercredi 17 août 2011

Catherine


Vincent et la tentatrice Catherine
Atlus
Genre : Aventure-Puzzle érotico-horrifique !
Verdict: 4/5


Si vous avez manqué le début


Vincent Brooks est en pleine crise de la trentaine, ce moment particulier où l'homme-ado doit choisir entre sa vie de patachon et un déluge de responsabilités. Sa girlfriend Katherine parle de façon étrange, avec des mots comme "engagement", "mariage", "bébé", l'ami Vinc' flippe sa race. Même ses potes de beuverie ne le rassurent pas et pour couronner le Roi des Cons, Vincent fait des cauchemars absurdes dans lesquels il est affublé de cornes de bouc et doit escalader des blocs à toute vitesse pour échapper à une menace indicible.
Un soir notre brave couillon noit ses angoisses dans l'alcool. Le lendemain il se réveille au coté d'une inconnue tout droit sortie d'un fantasme de Japanime. Elle s'appelle Catherine, elle est très amoureuse, et le Vincent il est pas dans la merde...


mardi 26 juillet 2011

Matrix, Inception : La fiction du réel

Le Choix ?
Matrix, Inception. Deux blockbusters à priori aussi éloignés par le temps (onze années les séparent) que par leur style.
Le premier est un talentueux fourre-tout métaphysique dans-ta-face des frangin(e)s Wachowski, le genre de production mammouthesque qui ravit tout le monde, du fan de Bruce Lee au lecteur de Baudrillard, du Gamer au Cyberpunker. Matrix englobe dans une quête héroïque les cultures Comics et Manga, Sergio Leone et Akira, Bouddha et Christ Roi. C'est Lewis Carroll versus Philip K. Dick, le tout dans Street Fighter en Bullet-time.

Est-ce un rêve ?
Face à ce ballet furieux Inception à une apparence plus monolithique, un coté cérébral assumé. On a changé d'époque, remisé le Kung-Fu au placard. Plus subtile, sa mise en abîme démultipliée radicalise le public, dont une partie s'endort comme les protagonistes du film. Sa narration en poupées gigognes demande une attention de chaque instant. Les influences du réalisateur Christopher Nolan sont moins visibles à l'écran, principalement parce qu'il cherche moins à hommager ses pairs qu'à ressasser ses obsessions. La quête du héros Cobb vise à résoudre un conflit interne, plutôt qu'à atteindre le sacrifice universel de Néo.

Cependant les points communs entre les deux œuvres sont nombreux, et leur finalité identique : un questionnement sur la réalité dans lequel le spectateur est in fine le sujet même du film.

Dans les chapitres qui suivent nous allons montrer les similitudes reliant deux des productions parmi les plus passionnantes de la culture cinématographique Geek. Signalons que la majorité des points abordés dévoile les intrigues complètes des deux films. Alors comme on dit chez nous : MAJOR SPOILERS AHEAD !


dimanche 24 juillet 2011

Grindhouse (Planète Terreur - Boulevard de la Mort)


(Grindhouse: Planet Terror - Death Proof - 2007- Réalisé par R. Rodriguez et Q. Tarantino) ** / *** L'intégrale Collector

Planet Terror : Une communauté Américaine typique fait face à une invasion de créatures infectées par un gaz militaire.

Death Proof : Des jeunes femmes affrontent un redoutable tueur nommé Stuntman Mike, qui assassine ses victimes au volant de son bolide.

Lorsqu'a surgit l'idée d'un hommage aux films d'exploitation 70's par Tarantino et Rodriguez, les fanas s'en léchaient la glotte de plaisir. Des histoires bien minimalistes, une réalisation volontairement salopée, des personnages ultra caricaturaux, de la gourgandine pas farouche, du gore et du trash à l'ancienne, de quoi passer une bonne soirée entre potes, tout ça par l'homme qui n'a eu de cesse de se référer à ce cinéma durant toute sa carrière, miam. Seulement l'overdose de bons ingrédients a produit une mixture un peu imbuvable, et mis à part de bonnes séquences de ci de là, l'essentiel à retenir de ce Grindhouse vient de ses fausses bandes-annonces, qui sont les véritables bijoux du projet. A ce titre on se dit que Planet Terror et Death Proof auraient peut-être dû être traités de la même façon : en courts-métrages. A trop se référencer à ses fétiches, Tarantino fini par s'auto-parodier pour ne ressortir que ses tics : dialogues futiles interminables et caractères faussement cools. Heureusement il nous offre un vrai duel de bagnoles old school, qui nous replonge dans l'atmosphère 70's et débaroule de belle manière dans le présent. Un peu le contraire de Rodriguez dont le démarrage promet beaucoup puis qui s'enlise avec des acteurs limite erreur de casting et leurs personnages désincarnés.

dimanche 26 juin 2011

Les Incorruptibles


(The Untouchables - 1987 - Réalisé par B. De Palma) *** Edition collector

Dans les années 20, l'agent fédéral Eliot Ness vient d'être nommé à Chicago pour endiguer la vague criminelle, conséquence de la Prohibition. Son objectif : faire tomber le patron de la pègre, Al Capone.

Les obsessions du père De Palma, on les connait. Sa filmo oscille perpétuellement entre thrillers de psychopathes et destinées tragiques. Ici il fait s'affronter le très lisse Kevin Costner, en représentant de la loi droit dans ses bottes, à l'éternel Boss de la mafia, un certain De Niro, tout feu tout flamme avec batte de Baseball assortie ; -)
Le climat alterne entre Film Noir, Western (cavalcade avec la Police montée canadienne !), Thriller (la mort de Jim Malone), film de procès, avec l'habituel enrobage stylistique made in De Palma. L'ensemble donne un résultat correct, mais si on commence à extraire chaque scène de citation pour les comparer aux autres séquences-hommages de De Palma dans ses autres films, on s'aperçoit qu'il a fait mieux. Le final du règlement de comptes sur l'escalier de gare, par exemple, est autrement mieux chorégraphié et prenant dans "Carlito's Way" que dans "The Untouchables". 

samedi 4 juin 2011

Apocalypse Now


(1979- Réalisé par F. F. Coppola) **** Édition Définitive

Pendant la guerre du Vietnam le Capitaine Willard est chargé d'une mission délicate : s'infiltrer au Cambodge pour retrouver un Colonel déserteur, Kurtz.

Un de ses films dont la réputation est tellement hors norme que sa première vision est parasitée par toute la légende entourant le projet dément d'un Coppola devenu moitié cinglé pendant sa réalisation et son montage. On pense sans cesse au barnum invraisemblable du tournage (pas d'écran vert à l'époque, toutes les explosions sont réelles), aux caprices de Brando en impro permanente (auquel le script doit s'adapter), aux graves accidents de Martin Sheen (dont un infarctus qui le force à passer 3 semaines à l'hosto), à l'accouchement du film de plusieurs années en salle de montage (menant à plein de versions différentes). 
Mais plus de trente ans après, Apocalypse Now conserve son pouvoir hypnotique, la grandiloquence de ces scènes filmées "live" et sans trucage, son récit capharnaüm dans lequel on s'enfonce avec les personnages pour quitter un "bête" film de guerre et accéder à... autre chose.

mardi 24 mai 2011

Et si on enterrait dignement Alien ?

Mauvaise "haliène" ? Essayez Hollywood Chewing-gum
Nous y avons déjà fait allusion lors de notre gaillarde réécriture de Terminator 3 (voir un billet précédent, quelque-part dans ce foutoir), la saga Alien mérite elle aussi un final autrement plus ambitieux que celui proposé par le 3e opus.

Avant que quelques esprits chafouins saisissent leur clavier pour nous signaler que la série est une quadrilogie, je précise que nous occulterons totalement dans ses pages Alien Resurrection, qui certes possède ses qualités mais ne peut en aucune manière être digne de figurer aux cotés de ses pairs. Tout au plus pouvons-nous le considérer comme un cousin éloigné, celui qu'on invite par obligation aux repas de famille mais qui fait toujours un peu honte avec son air cloche et ses blagues à deux balles.
Nous ignorerons également le douloureux croisement contre-nature qu'est la franchise Alien vs Predators, fantasme malsain de producteurs cupides. Qu'un facehugger vous fornique la tronche, mécréants !

Alien 3 est un film dont la gestation fut fort éprouvante, remanié maintes fois de scripts bancals en scénarios bâtards, puis accouché dans un climat haineux entre un jeune père ambitieux et obstiné, David Fincher, et une mère toute-puissante et affolée, la Fox.
Et Goliath vaincra David, ce dernier contraint et forcé d'abandonner son nouveau né au Studio, qui procédera alors à un brutal remaniement génétique du film pour en faire un banal action-movie alors qu'il aurait dû être l'apothéose d'une série mythique. snif.

Dans sa version d'origine, celle sortie au cinéma en 1992, Alien 3 se veut le chapitre final, la clôture définitive de la saga du lieutenant Ellen Ripley. Et de fait le contrat est rempli puisqu'elle se sacrifie, emportant avec elle sa Némésis (ou est-ce l'inverse ?).
L'atmosphère glauque du film et son parti pris graphique marque le début de la "patte" Fincher au cinéma, avec ses séquences audacieuses (l'autopsie de la fillette ou la tentative de viol de Ripley) ou intimistes (la relation amoureuse de Ripley avec le Dr Clemens) qui font prendre un tour original à la saga.

Ripley/Fincher, sacrifiés sur l'autel de la Fox
Mais un sentiment mitigé travaille le geek après le visionnage du film. En se débarrassant sèchement des personnages Newt et Hicks, les survivants accompagnants Ripley dans Aliens, les auteurs privent l'héroïne et les spectateurs d'une dimension affective qui aurait pu être exploitée intelligemment. Ripley et Hicks formant un couple dont Newt serait la fille adoptive, voila une piste intéressante totalement évacuée pour d'obscures raisons (financières, probablement).

Weyland-Yutani, la corporation manipulatrice à l'origine de toute l'épopée, la Société tentaculaire qui persécute Ripley à travers tout l'univers, fait pâle figure dans la conclusion. C'est l'autre point crucial du récit un peu négligé dans Alien 3, ressortir l'androïde Bishop accompagné d'une petite armée pour n'en rien faire. Ses sbires restent impuissants face au choix de leur ultime victime.
On passe au travers d'une vraie confrontation qui aurait pu permettre à Ripley de solder ses comptes avec la firme responsable de ses turpitudes.

Dernier point discutable dans le scénario du 3e numéro, le choix des victimes. Dans le premier il s'agit de solides prolétaires qui n'ont rien demandé à personne. La suite met en scène de braves soldats 'ricains et une orpheline. Jusqu'ici tout le monde compatit.
Que nous propose le 3e volet ? Une bande de condamnés à perpétuité pour meurtres, viols, et autres joyeusetés. On doute que la majorité des spectateurs soient sensible à leur sort, aussi funeste soit-il. On peut même affirmer qu'un lâcher d'Aliens dans la prison aura soulagé plus d'un adepte de la peine de mort.
Même si on n'approuve pas un tel sentiment, tout du moins on tolère.

Bref, malgré un point de départ alléchant et quelques idées séduisantes Alien 3 se termine en jeu de massacre un peu vain dans lequel Ripley cherche à savoir ce dont tout le monde se doute depuis le début. On en ressort frustré et amer au regard de ce qui aurait pu advenir de la série si elle s'était achevée avec brio : entrer dans la légende des trilogies réussies.

Vous en conviendrez, il nous est impossible de supporter une telle injustice.
C'est pourquoi votre serviteur s'est activé le neurone -son unique, loué à grands frais- pour concocter un Alien 3 alternatif qu'il espère plus digne de ses prédécesseurs que le vrai. Oui, on se hausse un peu du col. Et après ?

Voici les pistes explorées par notre nouveau script, à partir de nos réflexions intenses.
Reconstituer la "famille" de Ripley (avec le Caporal Hicks et la jeune Newt), les placer dans un lieu sensiblement différent des précédents (Fiorina 161 devient une planète aride où brûlent deux soleils), face à une colonie dépourvue de moyens technologiques, leur opposer simultanément un Alien hybride et la Corporation Weyland-Yutani.
Nous gardons du scénario originel l'infection de Ripley et la résolution du dilemme par son suicide.

Notre synopsis contient comme à l'accoutumée bon nombre de maladresses, probablement quelques illogismes et approximations. On ne le répétera jamais assez, nous ne sommes que d'humbles dilettantes n'y entendant pas grand chose aux Arts du Cinématographe.
L'entreprise est aussi stérile que nos tentatives précédentes, mais réalisée dans un esprit complet de fanboyisme envers la Divinité Alien. Que ses saintes mâchoires pénètrent nos vils cerveaux et nous transmettent l'inspiration.


vendredi 15 avril 2011

Enter the void


(2009- Réalisé par G. Noé) **

Oscar et sa sœur Linda vivent au Japon, lui magouille un petit trafic de drogue, elle danse dans un Club de Strip. A la suite d'une descente de police, Oscar va expérimenter le trip ultime : la mort.

Le père Noé rechausse sa caméra titubante de Irréversible pour nous embarquer dans une nouvelle "épreuve" dont il a le secret. Problème : là où l'outrance visuelle du film précédent se justifiait par un récit très adroit, Enter the Void se noie dans une explication lourdingue qui gâche l'ensemble du projet. En effet l'un des protagonistes dévoile lors de la première partie toutes les étapes qui seront traversées par le héros mort, transformant ce voyage initiatique tiré du "Livre des morts" en excursion pour touristes, balisée de passages obligés. Reste une expérience sensorielle probablement unique au cinéma, en vue subjective permanente, spécialement dédiée aux amateurs de fumette et de scènes de cul fluo.

mercredi 13 avril 2011

Playlist Radiohead I (1993-2001)


Playlist on SPOTIFY

Just  (The Bends - 1995)
Karma Police   (OK Computer - 1997)
Lewis (mistreated)  (My iron lung EP - 1994)
Knives Out   (Amnesiac - 2001)
Planet Telex  (The Bends - 1995)
Creep (Acoustic)  (Itch EP - 1994)
Everything In Its Right Place   (Kid A - 2000)
Airbag  (OK Computer - 1997)
The National Anthem  (Kid A - 2000)
Pyramid Song   (Amnesiac - 2001)
Fake Plastic Trees  (The Bends - 1995)
Subterranean Homesick Alien   (OK Computer - 1997)
Blow Out  (Pablo Honey - 1993)
My iron lung  (The Bends - 1995)
Idioteque  (Kid A - 2000)
Paranoid Android   (OK Computer - 1997)
True love waits (live)  (I might be wrong - 2001)

mercredi 16 mars 2011

Mammuth


(2010- Réalisé par G. Kervern & B. Delépine) ***

Serge Pilardosse fête son départ en retraite. Dès le lendemain il s’emmerde. L'administration lui réclamant les preuves des nombreux boulots qu'il pratiqua dans sa jeunesse, notre homme part à la recherche des précieux documents au guidon de sa légendaire moto "Mammuth".

Prenez un Depardieu en loser magnifique, ajoutez-lui une pincée d'Adjani en muse éthérée, pimentez avec les habitués du troquet Kernvern-Delépine (Moreau, Poelvoorde, Lanners, Miss Ming, Lochet), saupoudrez de quelques têtes inédites, vous obtenez le nouvel ovni de nos deux gentils anars préférés. 
Restant dans la veine "sociale" du précédent (Louise-Michel), on suit les tribulations comico-poétiques d'un retraité déconnecté à la recherche de justificatifs administratifs, périple effectué sur une bécane aussi antique que son propriétaire. Évidemment le road-movie asthmatique sera l'occasion pour notre homme de faire des rencontres et de renouer avec son passé enfoui par des années de travail abêtissant. Un bilan doux-amer sur une vie, traité avec la "patte" iconoclaste des auteurs .

lundi 21 février 2011

Inception




(2010- Réalisé par C. Nolan) ***** Dream Machine Edition (Mallette + Ultimate Edition)

Cobb et son équipe sont spécialisés dans l'extraction d'information confidentielle, avec une méthode révolutionnaire consistant à s'introduire dans l'esprit de leur victime lorsqu'elle dort pour lui soutirer ses secrets. Un homme d'affaire Asiatique lui propose de réaliser l'inverse : implanter une idée chez son concurrent, à son insu.

Comme avec Matrix en son temps, Inception est un film qui doit être revu (et revu encore) pour en apprécier la mécanique maniaque et en découvrir toutes les couches scénaristiques. C'est un film d'espionnage high-tech, une histoire d'amour héroïque, une réflexion profonde sur la réalité, un thriller politique sur la manipulation de l'individu, un hommage moderne aux films d'avant l'imagerie synthétique. C'est la somme de toutes les obsessions de son auteur-réalisateur, Christopher Nolan. On y retrouve son découpage ultra-précis, sa déconstruction en puzzle des séquences qui teste en permanence le spectateur, toujours sur le qui-vive. 
Parfois l'ampleur d'une production Hollywoodienne écrase ses acteurs, perdus dans l'immensité des décors, noyés sous les décibels de la bande-son. Inception est un miracle car il évite cet écueil, malgré la richesse des intérieurs et extérieurs et l'omniprésence de la musique, une des plus obsédante et réussie du genre, d'ailleurs, puisque intégrée directement à l'intrigue. L'ami Di Caprio et son équipe de cadors crédibilisent le concept de départ, pourtant pas facile à "vendre" puisque tous les protagonistes passent les trois quarts du film à dormir ! Comme à son habitude Nolan tord et explore jusqu'au point de rupture son postulat de départ, et en véritable génie parvient à nous laisser accroché au bord de son précipice scénaristique vertigineux dans les dernières secondes du film. Prodigieux.

mercredi 19 janvier 2011

Tropic Thunder


(2008 - Réalisé par B. Stiller) **** 2-Disc Director's Cut

En hiver 1969, un commando d'élite américain fut envoyé en mission ultra-secrète dans le Sud-Est du Viêtnam. Objectif : délivrer le sergent Feuille-de-Trèfle Tayback. Quasiment une mission-suicide.
Sur les dix hommes envoyés, quatre seulement en revinrent. Sur les quatre, trois écrivirent un livre sur leur histoire. Sur les trois livres, deux furent publiés. Un seul fut adapté au cinéma.
Voici l'histoire des hommes qui tentèrent de faire ce film.

Ca commence par une pub débile d'un rappeur en mousse, ça enchaine sur 3 bandes-annonces qui nous paraissent étrangement familières : le blockbuster ultra crétin, l'odieuse pochade à la connerie obèse, le pensum lourdingue taillé pour les Oscars. En résumant en 5 minutes chrono tout le barnum Hollywoodien, Tropic Thunder se pose d'emblée comme LA comédie des années 2K. Et la suite ne va que confirmer cette parfaite entrée en matière. On retrouve avec délectation quelqu'uns des grands stéréotypes du cinéma Américain grand public, avec des pointures pour les incarner, aussi bien dans le casting principal que dans les rôles secondaires. En choisissant comme thème le "film de guerre au Vietnam", Ben Stiller s'ouvre un boulevard comique et en exploite tous les ressorts sans jamais tomber dans la parodie facile. Mention spéciale à Tom Cruise, le producteur over-the-top ("why don't you get the hell out of here before I snap your dick off and jam it into your ass ?!"), et à Robert Downey Jr, acteur en sur-régime ("I'm the dude playing a dude disguised as another dude !").