vendredi 30 décembre 2016

The Last Guardian


"Rex, donne la papatte !"
Sony Japan
Genre : Apprivoiser une I.A.
Verdict: ?/5
(0=Chihuahua, 1=Caniche, 2=Berger Allemand, 3=Saint-Bernard, 4=Dobermann, 5=Poney)

Si vous avez manqué le début

Un enfant très tatoué se réveille au coté d'un chien géant à plumes qu'il nomme Trico. Le mioche découvre que s'il veut sortir du gigantesque labyrinthe dans lequel il se trouve il va devoir s'allier avec le gros cleps-poulet. Commence alors un subtil jeu d'apprivoisement entre le gamin et la big bestiole pour parvenir à franchir toutes les embûches sur le chemin vers la délivrance.


Playlist David Bowie : Second Era (83-16)


Leon takes us outside  (1.Outside - 1995)
Outside  (1.Outside - 1995)
Modern love  (Let's dance - 1983)
Sue (or in Season of crime)  (BlackStar - 2016)
New Killer Star  (Reality - 2003)
Something in the air  (Hours... - 1999) 
Black tie white noise  (Black Tie White Noise - 1993)
Let's Dance  (Let's Dance - 1983)
China Girl  (Let's Dance - 1983)
The Motel  (1.Outside - 1995)
Where are we now  (The Next Day - 2013)
Jump they say  (Black Tie White Noise - 1993)
Zeroes  (Never let me down again - 1987)
Thru' these Architecte Eyes  (1.Outside - 1995)
Try some, buy some  (Reality - 2003)
Girl loves me  (BlackStar - 2016)
Little Wonder  (Earthling - 1997)

 

mercredi 28 décembre 2016

Ghostbusters 2016, le Remerde

Ghostbusters 2016, Mission Nichons
La pluie ininterrompue de remakes foireux a rendu insensible l'amateur de S-F et de Thrillers. Que ce soit Total Recall (2012), Carrie (2013), Robocop (2014) ou Poltergeist (2015), aucun n'a échappé à la malédiction de la douce désillusion pour les productions les moins ratées, ou, pour les plus scandaleuses, à l'envie de déféquer à la face des responsables des ignominies.
Après le remoot de l'épisode IV de Star Wars, 2016 nous a gâté avec deux remakes dans la catégorie "Poids Lourds" : Jurassic World (Jurassic Park remastered en nanar XXL) et, le cas qui nous interpelle aujourd'hui, Ghostbusters.

Le remixe de SOS Fantôme devait lancer une franchise façon Marvel, la grande obsession des gros studios depuis le succès faramineux du Cinematic Universe de la bande des Avengers. La division Marketing de chez Sony avaient des $ plein les yeux en imaginant son projet machiavélique d'une série Ghostbusterienne pour le cinoche. Il suffisait de pomper le scénar du premier film et l'agrémenter d'un twist qui sur le papier avait du potentiel : changer le casting de mâles en héroïnes et ajouter une couche de multiverse. 
Une marque culte avec un concept dans l'air du temps déclinable à l'infini :
Ghostbusters - Origines (reboot du remake) (2018)
Apocalypse Ghostbusters - L'ère de l'Extinction de Gozer (2019)
Ghostbusters VS Men In Black (2020)
Slimer le Gentil Fantôme Glouton (spin-off en synthèse pour les chiards, 2021)
Les Ghostbusters font du ski (2022)


En fait de concept frais le résultat de 2016 est un remake de merde de plus, un remerde.

Vous voulez des preuves ? Lisez la suite. Achtung Spoilers !

jeudi 8 décembre 2016

Final Fantasy XV

Noctis, son possee, sa Regalia, sa biatch (au fond à droite)

Square Enix
Genre : JRPG
Verdict: 3/5
(0=Inconnu, 1=Connaissance, 2=Collègue, 3=Camarade, 4=Meilleur ami, 5=Fuck-friend)

Si vous avez manqué le début

Pour préparer son futur mariage un prince doit partir à la rencontre de sa fiancée qui vit dans le royaume d'à côté. Accompagné de trois acolytes, un garde du corps, un cuistot intello et un blondinet, il va devoir survivre avec pour seules ressources 1 euro par jour et une bagnole à $500.000.

Non, ce n'est pas le nouveau "Pékin Express" à la télé : c'est l'intro du dernier Final Fantasy.

mercredi 30 novembre 2016

Playlist Radiohead II (2003-2016)


Playlist on SPOTIFY

True love waits  (A moon shaped pool - 2016)
Backdrifts  (Hail to the thief - 2003)
Bodysnatchers  (In rainbows - 2007)
Glass Eye  (A moon shaped pool - 2016)
Nude  (In rainbows - 2007)
2+2=5  (Hail to the thief - 2003)
Lotus Flower  (The King of Limbs - 2011)
Weird Fishes/Arpeggi  (In rainbows - 2007)
A wolf at the door  (Hail to the thief - 2003)
Burn the witch  (A moon shaped pool - 2016)
All I need  (In rainbows - 2007)
There there  (Hail to the thief - 2003)
Daydreaming  (A moon shaped pool - 2016)
Sit down. Stand up.  (Hail to the thief - 2003)
Bangers and Mash  (In rainbows CD2 - 2007)
Faust Arp  (Hail to the thief - 2003)
The Numbers  (A moon shaped pool - 2016)

dimanche 27 novembre 2016

Mad Max - High-Octane Collection

Mad Max 2, portenawak sur le périph' !
Mad Max - High-Octane Collection (2016 - Réalisés par G. Miller) :
Mad Max (1979) ***, Mad Max 2 - Le Défi (Mad Max 2 - 1981) ****, Mad Max - Au delà du dôme du tonnerre (Mad Max - Beyond Thunderdome - 1985) **, Mad Max - Fury Road (2015) *****, Mad Max - Fury Road - Black & Chrome (2016).

De la petite série B succès inattendu de 1979 au blockbuster massif de 2015 Mad Max raconte toujours la même histoire : survivre dans un monde hostile. Dans le premier Max est un "Intercepteur", un flic luttant contre les gangs nomades sans foi ni loi. Il va y perdre tous ceux qu'il aime et devenir cet antihéros fuyant l'humanité. Dans le 2 le monde a basculé définitivement dans le chaos total, Max est au centre d'un conflit pour le bien le plus précieux sur terre, l'essence. Quelques années plus tard dans Thunderdome Max se trouve à nouveau entre deux opposants au sein d'une colonie puis d'un groupe d'enfants perdus. Enfin dans Fury Road Max se retrouve malgré lui au cœur d'une course-poursuite dantesque du redoutable Immortan Joe et ses War Boys face à Furiosa la fugitive qui a libéré ses femmes-esclaves. 
L'édition "Chrome" de Fury Road n'est pas un "director's cut" ou une version longue, il s'agit strictement du même film mais dans une vision "Noir et Blanc". Un choix voulu par le réalisateur qui étonne : certains plans méritent en effet ce traitement pour le contraste saisissant qu'ils procurent, notamment la partie où Furiosa rejoint sa tribu d'enfance. Mais pour le reste, et surtout pendant les séquences de poursuites qui constituent les trois quarts du film, ma préférence va à la version originale sublimement colorisée. 
Ce 4e épisode est d'ailleurs le meilleur à tous points de vue. La réalisation est sans conteste supérieure, bénéficiant du savoir-faire acquis par George Miller dans sa longue carrière et de la longue gestation du projet (plus de 15 ans). Son scénario est le plus abouti, abordant beaucoup de thèmes sous couvert d'une production entièrement tournée vers l'action.
Le premier Mad Max a le mérite de poser les fondations du personnage et son coté fauché le rend sympathique. Sa suite a imposé le mythe Mad Max avec sa galerie de cinglés : Captain Gyro, Lord Humungus, le "Feral Kid", etc. Le 3e épisode est le plus décevant, perdant le coté énergique de la série pour s'enliser dans une histoire de légende pour enfants. Même les traditionnelles chasses en véhicules sont reléguées à la toute fin de l'aventure ! 
Le côté anti-héros de Max s'est émoussé au fil de ses aventures. D'abord flic devenu hors-la-loi, puis misanthrope endurci dans un monde perdu et enfin personnage apathique porté par les événements, sa renaissance dans Fury Road lui redonne un peu d'humanité tout en rehaussant le mythe.

mercredi 2 novembre 2016

Le triangle du Diable


(Satan's Triangle - 1975 - Réalisé par S. Roley) ***

Des gardes-côtes de Miami sont appelés pour secourir un voilier perdu en mer, en plein milieu du sinistre triangle des Bermudes. Lorsque leur hélico parvient sur place les sauveteurs découvrent une rescapée effrayée et plusieurs morts dont un prêtre pendu au grand mât, la tête en bas.

Imaginez : vous avez 9 ans et passez un dimanche trop paisible chez votre grand-tante. Désœuvré, vous allumez la télé qui n'a que 3 chaînes car vous êtes en 1979. Et vous tombez sur une histoire de possession démoniaque avec des cadavres partout dont un qui flotte en l'air et des gens perturbés qui passent leur temps à sourire de façon super-malsaine. Bonne nuit les petits !
Voila comment un petit téléfilm américain plutôt anecdotique est devenu le cauchemar d'une génération de gamins, en une diffusion sur TF1 un dimanche en fin d'après-midi. On imagine que les censeurs de l'époque ont juste pris soin de vérifier qu'il n'y avait personne à poil et aucune goutte de sang : contrat rempli, OK pour le visa "Tout public". Oh je sais, on va me dire que cette production télé n’effraierait pas même une classe de maternelle de nos jours et que ses effets spéciaux sont risibles (passer l'image en noir et blanc pour simuler les éclairs, par exemple). Et pourtant le charme vénéneux de cette madeleine de Proust maudite fonctionne encore sur celles et ceux qui l'ont vécue en Live, il y a 35 ans de cela. 
Sa durée courte (1h10) évite les longueurs et la structure du scénario est bien vue : la découverte du carnage par les deux sauveteurs, le long flashback lorsque la seule rescapée (Kim Novak, oui, celle des Hitchcock) décrit ce qu'elle a vécu puis le faux dénouement où le garde-côte cartésien explique rationnellement comme de banals accidents tous les faits qui semblaient jusqu'alors surnaturels. Ouf, on va pouvoir dormir tranquille.
C'est là que Satan's Triangle referme sur vous son intrigue implacable par un twist qui vous glace le sang (enfin, si vous avez moins de 10 ans). Le Diable existe et il ressemble à n'importe qui. Il prendra votre âme ou votre vie, qui que vous soyez. *Glups*.
Sympa pour un téléfilm du dimanche, non ?

lundi 10 octobre 2016

Star Wars Episode VII, le Remoot

Les épisodes 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16...
                          (G. Lucas, 1999)


Il y a pas très longtemps,
dans une galaxie proche, très très proche...
Un vieux Sith aigri tente de prostituer son ancien amour.
Il lui fait tourner trois films qui choquent toute une génération.
La Rébellion, garante du Bon Goût dans l'univers, détruit les infâmités. 
L'équilibre de la Force est rétabli et le cosmos retrouve la paix et la justice.
Dix années plus tard, Mickey et Jar Jar Abrams redonnent vie au cadavre froid.


Avec l'Episode VII, pour le prix d'un seul film vous avez un remake ET un reboot de l'entière trilogie classique : "Star Wars: The Force Awakens" est donc un remoot.

L'ami J.J. et ses acolytes pouvaient-ils faire autrement ? Après dix années de moqueries la saga Star Wars ne pouvait se permettre un nouveau fiasco artistique, surtout avec un tel investissement financier de la part de Disney (qui boulotta Pixar et Marvel quelque temps avant). Il fallait donc assurer le coup et rassurer les fans.
Voilà pourquoi la seule option possible pour les scénaristes fut de copier-coller la structure narrative et les caractères de l'épisode IV tout en évitant soigneusement de filmer un rasta-lapin devant des fonds verts.
On y perd en originalité ce qu'on gagne en efficacité, la tentative de Papy Lucas de faire dans l'atypique sur les préquels ne tint pas toutes ses promesses, dirons-nous pudiquement.

"Le Réveil de la Force" est très familier car il reprend exactement les mêmes ingrédients que Star Wars A New Hope.
Un petit robot (R2D2/BB8) est détenteur d'un secret (Plan/Carte) faisant l'objet de toutes les convoitises. Un/une solitaire (Luke/Ray) quitte sa planète désertique (Tatooine/Jakku) et rejoint une armée (La rébellion/La résistance) puis découvre la Force. Un personnage ambigu (Han Solo/Finn) aide les gentils tandis qu'un duo de méchants (Grand Moff Tarkin-Darth Vader/Général Hux-Kylo Ren) menace la galaxie. Une arme de destruction massive (Death Star/Star Killer) est utilisée puis détruite en trouvant son point faible. Un héros perd la vie (Obi-Wan/Han Solo).

On retrouve également dans le N° 7 des arcs narratifs semblables à ceux des épisodes V et VI.
Un alien (Yoda/Maz Kanata) initie notre jeune protagoniste (Luke/Rey) aux mystères de la Force. Un super-méchant du coté obscur (Emperor Sidious/Supreme Leader Snoke) veut dominer la galaxie avec ses troupes (Empire/First Order). Une confrontation dramatique se déroule entre un fils et son père (Luke vs Vador/Ren vs Solo) et se conclu par la mort du père. 

Profitons de la sortie prochaine de l'édition 3D de SW7 pour étudier en détail les innombrables points communs entre la Trilogie Classique et son remoot de 2015.

N.B. : Attention on a déjà spoilé et ça va continuer !

vendredi 15 juillet 2016

Star Ocean: Integrity and Faithlessness

Choisis ton Cosplay: Homme en armure, Femme court vêtue ou Pot de fleur

Square Enix / Tri-Ace
Genre : JRPG à l'ancienne
Verdict: 2/5
(0=Trou noir, 1=Comète, 2=Naine Brune, 3=Etoile à neutron, 4=Géante Bleue, 5=Supernova)


Si vous avez manqué le début

Fidel et sa copine d'enfance Miki coulent des jours tranquilous au Royaume de Resulia.
Et tout à coup envahisseurs-surprise pifpafpouf, fillette-amnésique tagadatsointsoin, pouvoirs-incommensurables blahblahblahsauveurs-intergalactiques... zzZZzzz... 



*hmm*
'scusez, je m'étais assoupi.

Voila pour le scénar de ce Star Ocean 5. Et sinon le jeu, il est comment ?

jeudi 21 avril 2016

Prince (1958-2016)


Here come the Purple Yoda!

Quelques titres à (re)découvrir :

Why you wanna Treat me So Bad? ("Prince" - 1979)
Head ("Dirty Mind" - 1980)
Lady Cab Driver ("1999" - 1982)
Computer Blue ("Purple Rain" - 1984)
Condition of the Heart ("Around the world in a day" - 1985)
The Ballad of Dorothy Parker ("Sign 'O the times" - 1987)
Shhh ("The Gold Experience" - 1995)
Old friends 4 sale ("The Vault..." - 1999)
Rainbow Children ("The Rainbow Children" - 2001)
Joy in Repetition ("One Nite Alone... Live!" - 2002)
Colonized Mind ("LotusFlow3r" - 2009)
Laydown ("20TEN" - 2010)
Breakfast can wait ("Art Official Age" - 2014)
Xtraloveable ("HITnRUN - Phase Two" - 2015)

jeudi 31 mars 2016

Martin Scorsese - Collection 9 Films (2015)

"You're talking to us?!"
Coffret Scorsese - Edition Limitée (2015) :
Taxi Driver (1976), Les Affranchis (GoodFellas - 1990), Casino (1995), Gangs of New York (2002), Les Infiltrés (The Departed - 2006), Shutter Island (2010), Hugo Cabret (Hugo - 2011), George Harrison - Living in the Material World (2011), Le Loup de Wall Street (The Wolf of Wall Street - 2013).

Evidemment il manque quelques uns des chefs d'oeuvre de Mister Martin : Mean Streets, Raging Bull, The King of Comedy et d'autres encore que mon inculture m'empêche de citer. Mais ce chouette coffret contient tout de même suffisamment de films inoubliables pour l'acquérir les yeux fermés et le porte-monnaie ouvert. Outre le Classique et toujours impressionnant Taxi Driver, c'est la période 90's et 2K's du cinéaste qui est abordée (la période fin de Niro-Début DiCaprio, dirons-nous), avec plusieurs merveilles sur l'univers des Gangsters. On suit avec délectation ces témoignages intemporels de l'évolution du mythe au fil du temps : depuis Gangs of New-York et la naissance des hors-la-loi modernes du 19e siècle jusqu'aux malfrats contemporains du FBI (Les infiltrés) et de Wall Street (Le Loup), en passant par les immigrés Italiens "Affranchis" des 70's et leur pendant de Las Vegas dans "Casino".
L'occasion de se rappeler que, si l'ami Scorsese a fréquemment mis en scène des personnages aux parcours identiques au fil de sa filmo (l'ascension puis la chute d'anti-héros), il a toujours pris soin de varier les époques et les cultures qu'il dépeignait pour montrer, en définitive, que rien ne changeait vraiment. Les mauvais garçons fascinent toujours autant, on les envie et on leur trouve toutes les excuses tant qu'ils mènent la belle vie, avant de se délecter de leur déchéance pour toutes les saloperies qu'ils ont commis. 
Sur ce plan "Le Loup de Wall Street" est sans doute le plus ambigu de tous, puisque l'histoire de Jordan Belfort est très actuelle et totalement vraie (tirée du livre du malfrat lui-même) et que les crimes financiers perpétués par sa bande dans les 90's paraissent, a priori, bien moins violents que les meurtres des mafieux d'hier. Scorsese prend bien soin de rendre son escroc très sympathique, un fêtard avec un don inné pour l'embrouille, qui incarne l'American Dream et déjoue les salauds des impôts. Sauf que, à y regarder de plus près, ces magouilles ont eu des répercussions bien plus intolérables sur nos vies : des centaines de milliers de petits épargnants ruinés et des arnaques boursières à répétition dont seules les banques ressortent indemnes. Evolution ultime du gangstérisme international, le mafieux est aujourd'hui un homme d'affaire respecté qui fait vivre quelques dizaines de personnes au détriment de millions d'autres.
Les autres films complétant cette collection sont plus anecdotiques. "Shutter Island", thriller dans le genre fantastique, dilue son suspens dans une intrigue trop épaisse. A trop vouloir noyer son personnage principal dans le complotisme généralisé, le spectateur fini par lâcher prise. "Hugo Cabret", adaptation d'un livre pour enfants, est une grande réussite visuelle récréant le Paris des années 30. Pas sûr cependant que le public visé comprenne les références appuyées du réalisateur au cinéma muet en général et à celui de Méliès en particulier.
Le documentaire sur George Harrison, le plus Hindou des Beatles, est très classique dans sa forme : vidéos et photos 
d'archives portées par des témoignages hagiographiques. Mister Scorsese n'a pas cherché à faire le malin, plutôt à rendre un hommage sincère au 3e Beatle planqué derrière Paul et John.

mercredi 10 février 2016

Brazil

Sam va bientôt péter les plombs...
(1985 - Réalisé par T. Gilliam) ****

Quelque part au XXe siècle dans une société ultra-bureaucratique, le petit fonctionnaire Sam Lowry fait profil bas pour vivre tranquille. Ses seuls moments d'évasion sont dans ses rêves, lorsqu'il peut enfin échapper à ce monde technocrate absurde et s'envoler vers sa muse, mystérieuse inconnue. Un petit bug informatique va déclencher une série d'événements dramatiquement comiques et forcer Sam à prendre en main sa destinée.

Version comique mais finalement aussi désespérante du Roman "1984" d'Orwell, Brazil s'attache à décrire une société déshumanisée à force de normes et de règlements étouffant l'individu. Dans cette dictature fictive, Big Brother prend la forme symbolique de tuyaux s'infiltrant partout, depuis les bureaux gris des Ministères jusqu'aux logements étriqués du peuple entassé dans des mega-buildings sans âmes. L'anti-Héros Sam est un petit bonhomme subissant sa vie solitaire, qui prend bien soin de ne pas faire de vagues. 
A ce sombre tableau Terry Gilliam appose sa touche inimitable d'humour Monty Pythonesque, cette dose de surréalisme dans un univers où rien ne fait sens, en caricaturant notre propre société occidentale pour montrer ses dysfonctionnements et ses travers. Tout est corrompu derrière l'apparence de la normalité légale : les employés n'en branlent pas une dès que leur pleutre chefaillon a le dos tourné, on mange de la bouillasse surmontée d'une photo de l'aliment original, les plombiers doivent se mettre hors la loi pour pouvoir faire leur job normalement, les gens se font emprisonner sur simple erreur de patronyme, la chirurgie esthétique impose l'illusion de la jeunesse... A bien y réfléchir, Brazil n'est pas si caricatural que cela : simplement en avance sur son temps. La preuve : lorsque notre brave Sam tente de sortir la tête de la médiocrité ambiante, on découvre le seul échappatoire possible lors d'un bien cruel twist final. On rit jaune, mais on rit quand même.

dimanche 10 janvier 2016

L'Exoconférence

Calmez-vous, je ne sais pas quand Kaamelott sortira au ciné...

(2015 -  Spectacle) *** 

Un Astrophysicien fait le point sur les grandes énigmes de l'univers et de la vie extra-terrestre. Il en profite pour dénoncer avec humour les faits incohérents et démonter des théories farfelues.

S'éloignant prudemment du genre saturé du Stand Up qui tourne en rond sur les mêmes thèmes depuis 10 ans, Mister Astier s'attaque toujours à du lourd dans ses spectacles : une reconstitution de la vie quotidienne de Bach, lors de son premier (Que ma joie demeure), et maintenant la recherche des E.T. du point de vue d'un scientifique goguenard.
J'aime toujours autant sa manière unique de transmettre une culture de haut niveau avec un langage moderne, son style singulier qui s'autorise de brusques changements de rythmes et provoque des contrastes saisissants. Il parvient ainsi à nous faire rire et réfléchir avec des sujets à priori barbants comme la cosmogonie, le schéma envoyé dans Pioneer, la relativité du temps, la composition de la voie lactée ou le paradoxe de Ferni. Son personnage de conférencier un peu show-man qui lutte contre ses gadgets technologiques est une nouvelle incarnation d'un rôle qu'il maîtrise parfaitement depuis le Roi Arthur de Kaamelott : une autorité face au chaos ambiant.
Il n'évite aucun des sujets qui font fantasmer tous les complotistes, une secte qui recrute beaucoup depuis quelques années, de la Zone 51 où s'entasse les technologies Alien au canular de la conquête de la Lune monté par Kubrick, en passant par des Roswel Russes, des abductions improbables et une brève discussion avec Nini l'E.T. Bref, tout ce fatras idéologique qui ne résiste pas une seconde à une analyse logique.
La fin du spectacle, intrigante, voit notre scientifique s'aventurer dans la philosophie et citer Pascal, "Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie", résumant brillamment notre condition humaine face à un cosmos qui restera probablement un mystère pour très longtemps, voire toujours. Sa solution ? jouer du Hard Rock pour rompre ce vide vertigineux de l'Espace et continuer à lever le nez de nos nombrils pour observer les étoiles. Ça n'est peut-être pas grand chose mais l'univers est définitivement trop grand pour nous.